« $n$ est pair » n’est pas une proposition. Pour que cela en soit une, il nous faut connaître la valeur de $n$.
On notera $P(n)$: « $n$ est pair ».
Pour chaque $n$, on obtient une proposition.
De la même façon que si $f$ est définie par $f(x)=2x$, elle permet, pour chaque $x$, d’obtenir un nombre. La notation avec les parenthèses est donc cohérente avec celle des fonctions (quelque part, les prédicats sont des fonctions).
Remarque :
Certaines propositions peuvent dépendre de deux valeurs. Exemple :
En notant $P(m, n)$: « $n$ est un diviseur de $m$ », on a :
Les deux valeurs peuvent ne pas appartenir au même ensemble.
Si $E$ est un ensemble et $P$ un prédicat dépendant d’une valeur de $E$, alors
« Pour tout $x$ de $E$, $P(x)$ est vraie. »
est une proposition. On la notera :
$$\forall x \in E, P(x)$$
ou
$$\forall x, x \in E; P(x)$$
On pourra dire aussi : « Quel que soit $x$ dans $E$, $P(x)$ ».
Toutes les pommes de cet arbre sont mûres.
Tous les nombres réels ont leur carré positif.
$$\left(\forall x \in E, P(x)\right) \Leftrightarrow \left(\forall \lambda \in E, P(\lambda)\right) $$
Si $E$ est un ensemble et $P$ un prédicat dépendant d’une valeur de $E$, alors
« Il existe un $x$ de $E$, tel que $P(x)$ est vraie. »
est une proposition. On la notera :
$$\exists x \in E, P(x)$$
ou
$$\exists x, x \in E; P(x)$$
On pourra dire aussi : « Il y a au moins un $x$ de $E$, tel que $P(x)$ est vraie. »
Il existe une poire dans cet arbre qui est jaune.
$x^2 = 64$ a au moins une solution réelle.
« Toutes les pommes sont mûres », noté « $\forall x \in E, P(x)$ » a pour contraire
« Au moins une pomme n’est pas mûre », ou « Il existe une pomme qui n’est pas mûre », noté « $\exists x \in E, \overline{P(x)}$ ».
De même, le contraire de toujours n'est pas jamais.
De même pour les poires :
« Il existe une poire qui est jaune », noté « $\exists x \in E, P(x)$ » a pour contraire
« Toutes les poires ne sont pas jaumes », ou « Aucune poire n’est jaune », noté « $\forall x \in E, \overline{P(x)}$ ».
C’est une généralisation des lois de De Morgan. Voir l’article sur Wikipedia et le cours sur ce site.
$$ \overline{\forall x \in E, P(x)} \Leftrightarrow \exists x \in E, \overline{P(x)} $$
$$ \overline{\exists x \in E, P(x)} \Leftrightarrow \forall x \in E, \overline{P(x)} $$
Si $P$ est un prédicat à deux variables,
$$ \forall x \in E, \forall y \in F, P(x, y) \Leftrightarrow \forall y \in F, \forall x \in E, P(x, y) $$
et
$$ \exists x \in E, \exists y \in F, P(x, y) \Leftrightarrow \exists y \in F, \exists x \in E, P(x, y) $$
Contre-exemple
$\forall x \in \mathbb R, \exists y \in \mathbb R, y = x$ est vraie,
$\exists y \in \mathbb R, \forall x \in \mathbb R, y = x$ est fausse.