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Fiche Odyssée Cahier algo en seconde

Cette fiche porte sur le « Cahier d’activités algorithmiques » pour la classe de seconde.

couverture cahiers algo

1. Introduction et notations

Cette humble critique n’est pas la première qui ait pour cible la collection Odyssée. Il y a déjà deux ans, je critiquais la page 60 du manuel de première S, et tout au long de l’année scolaire 2012/2013, j’ai accumulé des remarques sur le manuel de terminale S.

C’est au tour de ce cahier d’activités en algorithmique. Certaines remarques seront considérées comme des erreurs et signalées par le symbole !!!.

2. Remarques globales

2.1. Avertissement

Je voudrais tout d’abord saluer la direction et les auteurs de cet ouvrage. Même si cette page contient une majorité de remarques négatives, ce cahier est une excellente initiative, est le fruit d’un travail considérable, et est globalement satisfaisant, si on a connaissance de cette page bien sûr !

2.2. Python

Je trouve dommage que rien ne soit dit sur la version de Python utilisée dans le cahier. Certains programmes Python sont clairement incompatibles avec Python3 (je les signalerai au fur et à mesure).

D’autre part, des conventions « officielles » existent pour le code Python (voir cette section du mémo Python sur ce site), et elles ne sont pas respectées. Je veux bien sûr parler des conventions élémentaires comme :

3. Remarques sur l’Avant-Propos

Je résume :

Quelques algorithmes vus au collège :

  • opératoires :
    • division euclidienne
    • fractions
    • algorithme d’Euclide
    • enchaînement d’opérations
  • constructions géométriques

Les exercices sont classés suivant les trois grandes parties du programme : fonctions, géométrie et statistiques. Sont précisés pour chacun :

  • les prérequis mathématiques « volontairement restreints&nbps;»,
  • les compétences algorithmiques mises en jeu.

Ma remarque : On note la mise en avant de Python, au côté de Scilab et Xcas, en tant que langages dont la « syntaxe est particulièrement simple et intuitive ».

4. Initiation

Les huit premières pages sont consacrées à une « initiation à l’algorithmique ».

4.1. Qu’est-ce qu’un algorithme ?

Page 3.

À la toute fin de la page, j’aurais ajouté « Avancer jusqu’à votre point de départ. ».

4.2. Les langages

Page 4.

4.2.1. Définition d’un langage de programmation

!!! Je trouve que la « définition » d’un langage de programmation n’est pas satisfaisante :

[…] un langage plus précis adapté aux instructions utilisées : on parle alors de langage de programmation.

D’une part le langage naturel, ou pseudo-code, doit de toutes façons être totalement précis, et d’autre part, aucune référence n’est faite à la mise en place de l’algorithme sur une machine.

Ce langage en mérite bien une.

4.3. L’affectation

Page 5.

4.3.1. Types

Sans rajouter un paragraphe sur ce concept, une phrase aurait été la bienvenue, surtout qu’une phrase y conduisant est déjà toute prête ! Aussi, ça aurait été peut-être le moment de parler d’expression.

!!! Je m’interroge sur la pertinence d’une variable qui contiendrait un graphique, surtout en seconde.

4.3.2. Mise en gras

« A prend la valeur 3. » aurait pu s’écrire : « A prend la valeur 3. »

4.3.3. Moins cinq

!!! Dans le tableau de suivi de variables, le « -5 » devrait plutôt être un « 4 »

4.3.4. Ajout d’une remarque importante

Une remarque que je trouve très importante dans un contexte mathématique (l’enseignant est ici un professeur de mathématiques, si tout se passe bien), est la différentiation entre le symbole de l’égalité « = » et le symbole de l’affectation « = ».

Voir la section correspondante dans un cours publié sur ce site même.

4.3.5. Afficher n’est pas renvoyer

!!! La correction de l’application 3 n’est pas correcte, car la consigne est de renvoyer.

Ou plutôt, comme les « fonctions » sont vues plus loin, je suppose que la consigne aurait du être « qui affiche… ».

4.3.6. Entrer et sortir a b c

Trois autres problèmes, cette fois-ci dans la correction de cette application, dont deux dans la seule dernière ligne :

1) Pourquoi utiliser un mot français pour la sortie des résultats mais un mot anglais pour l’entrée des données ? Le mélange des genres :

peut être déconcertant.

2) La correction semble être rédigée en Python2 car en Python3, on a besoin de convertir la sortie de input("a= ") en entier : int(input("a= ")).

3) L’affichage du triplet peut troubler les élèves. Autant simplement afficher les trois nombres les uns après les autres, avec le nom de la variable :

print("a=", a)
print("b=", b)
print("c=", c)

4.4. L’instruction conditionnelle

Page 6.

4.4.1. Syntaxe des relations de comparaison

Il aurait été intéressant, mais le manque de place a peut-être eu le dernier mot, d’inclure $< > \le \ge = \neq$ dans le tableau récapitulatif, et de renvoyer les lecteurs vers celui-ci depuis ce paragraphe.

Quasiment tous les langages utilisent respectivement <, >, <=, >=, = et !=.

4.4.2. Une fonction dans l’application 4

L’apparition d’une fonction (à la fois mathématique et informatique) à ce moment de l’ouvrage me trouble.

D’une part les fonctions informatiques sont vues plus tard dans cette introduction, et d’autre part, si le professeur veut commencer l’utilisation de ce cahier dès le début de l’année, les fonctions mathématiques sont encore peut-être fragiles dans la tête des élèves. La fonction valeur absolue aurait sans doute suffit.

4.4.3. Note de bas de page mystérieuse

Sous le tableau contenant des implémentations de la suite de Syracuse, on trouve :

* En Python, a % 2 désigne le reste de la division euclidienne…

Sauf que l’on ne trouve pas d’autre astérisque dans la page que le caractère utilisé pour la multiplication.

De plus, % n’est pas utilisé qu’en Python pour le reste de la division euclidienne. Quasiment tous les langages l’ont adopté, si jamais ils ont un opérateur pour cela (ce que TI BASIC ne semble pas posséder).

On peut ajouter aussi (si on a de la place), que TI BASIC affiche le résultat du dernier calcul. C’est pour cela que le dernier programme ne contient pas d’instruction pour afficher à l’écran.

4.5. La boucle conditionnelle

Page 7.

4.5.1. Qui suit

Cette formulation me semble vague. J’aurais préféré « correspondant ».

4.5.2. Et on recommence

Afin d’enfoncer le clou, on aurait pu ajouter aux paragraphes de définition :

Et le programme recommence à exécuter ces instructions, tant que la condition est vraie, donc jusqu’à ce que elle soit fausse.

4.5.3. Exercice 1

!!! Le programme affiche aussi l’entier correspondant. On aurait pu dire :

…affiche les entiers de 1 à 20 avec leur carré et leur cube.

4.5.4. Exercice 2

L’usage de l’affectation multiple me semble abusif ici.

D’une part il n’est pas possible dans d’autres langages, donc autant l’éviter au lycée, sauf cas exceptionnel comme les coordonnées.

D’autre part, les rôles de a et b d’un côté, et de c d’un autre sont totalement différents (termes et compteur).

4.5.5. Application 5

en Python3, n sera une chaîne de caractères, et en Python2, des tuples seront affichés.

4.6. La boucle itérative

Page 8.

4.6.1. Application 7

L’exercice est très intéressant. Les élèves seront amusés par la génération de texte à caractère graphique, sinon artistique, et le contenu algorithmique, voire mathématique est conséquent.

!!! Mais :

4.6.2. Application 8

La deuxième remarque est très pertinente, et on peut ajouter :

ce qui peut être très maladroit si on utilise une boucle itérative.

4.7. Les fonctions

Page 9. Beaucoup de choses à dire ici. Je classe par ordre d’importance.

4.7.1. Fonction versus procédure

Rien n’est dit sur la distinction entre fonction et procédure, distinction qui est pour moi très importante, surtout dans le cadre du cours de mathématiques.

Je ne rappelle pas ce qu’est une fonction en mathématiques. De plus, il n’y a pas vraiment d’idée de procédure (qui s’opposerait à l’idée de fonction) en mathématiques.

En informatique, une procédure est grossièrement :

Une famille de langages dits fonctionnels, très proche des mathématiques, fait une distinction entre les procédures dites pures, appelées justement fonctions, et les autres procédures (impures).

Je fais la distinction dans mon cours de BTS en ayant deux chapitres :

Même si la différence est subtile et difficile à faire passer en seconde, cela vaut vraiment le coup de l’évoquer.

4.7.2. Intérêt d’une procédure

Pour moi l’intérêt va au-delà de « faciliter la lecture d’un programme complexe » (et au passage, le mot « interpréter » est ambigu). Pour une première définition, j’aurais écrit, juste avant la première phrase :

Pour ne pas se répéter lorsque l’on veut faire faire plusieurs fois des actions similaires à la machine, ou afin de faciliter…

4.7.3. Retourner

Rien n’est dit sur le return, et les corrections de l’application 10 utilisent des procédés totalement différents pour la transmission de la valeur de la somme :

4.7.4. Syntaxe avec les parenthèses

Je ne suis pas pour mettre une espace entre le nom de la procédure et les parenthèses. Du plus, il aurait été intéressant de faire remarquer que même si une procédure ne prend pas de paramètre, la plupart des langages attendent des parenthèses vides lors de la définition et lors de l’appel de la procédure.

4.7.5. Commentaires dans l’exemple

L’insertion de commentaires est bienvenue, mais :

4.8. Géotortue

Pages 9 et 10.

Ma remarque : Étant très fan de la Tortue (voir cette page), je suis dit à la première lecture de ce cahier qu’il ne pouvait pas être totalement mauvais. Il faut dire que cette première lecture était en diagonale.

4.8.1. Majuscule pour Logo

Ce n’était donc pas une faute de frappe.

Mettons une majuscule.

4.8.2. td 90 inutile

Le dernier td 90 de l’exemple est inutile et troublant. On le peut pas vraiment l’éviter de manière simple en utilisant rep 4 (au passage, il aurait été intéressant de rappeler que c’est une boucle itérative), mais la Tortue sera retournée dans sa position de départ.

4.8.3. Parenthèses ou pas

L’appel de carre n’a pas nécessité de parenthèses, alors que celui de alea oui. Cette subtilité est peut-être à reprocher plutôt à GéoTortue dont je vais contacter l’auteur.

4.8.4. Application 11

Les trois figures étant en couleur, il aurait été intéressant d’en parler dans la consigne, voire de ne pas en parler du tout si c’est pour renvoyer vers la documentation.

!!! L’indication de la figure 2 n’a pas le « motif ci-contre » annoncé.

Les noms des procédures ont été choisis de façon troublante :

Je n’ai pas (encore) eu le courage d’examiner le code des corrections.

5. Conclusion

Je n’ai pas le temps de m’attaquer au reste de l’ouvrage, mais si vous me le demandez gentiment, je peux répondre à une question ou critiquer une activité entière.

Bonne lecture !




Christophe Gragnic, le 26/09/2014, 15h05'58".






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