Bonjour,
Je me suis finalement mis au social bookmarking avec Delicious.com. Il s’agit d’enregistrer ses signets sur Internet. Dans cet article, j’explique comment j’y suis venu, comment je m’en sers et comment certains de ces liens sont incorporés automatiquement dans les pages de ce site depuis Delicious.
J’avais bien commencé une page de liens, ou page de liens externes, mais je n’étais pas encore très satisfait. Je n’avais volontairement fait aucune publicité pour cette page, et aucun lien ne menait à elle. Maintenant qu’elle tient la route, je n’ai plus honte de la montrer : la voici (mais lisez quand même l’article !).
J’ai eu mon premier PC un peu avant le bug de l’an 2000. Il n’était pas encore connecté. Je découvrais Internet sur les machines de l’IUFM de Bretagne (notez l’ancienne dénomination des ESPE).
Je ne sais plus à quel moment j’ai commencé à traîner mes favoris de machine en
machine (peut-être sur une disquette ?), mais je me souviens bien que je
n’avais jamais besoin de retrouver le moindre signet.
De toutes façons, l’organisation par dossiers et sous-dossiers rendait la
création assez longue (choisir le chemin…) et la recherche difficile.
Avec l’apparition d’Android dans ma poche, il a fallu changer de stratégie. Pour pouvoir manipuler mes favoris depuis, entre autres plateformes, le téléphone, je me suis mis à Google Bookmarks et à cette appli, qui a vraiment bien rempli sa mission.
Et puis à la rentrée 2013, v’la-t-y pas qu’une collègue nous montre, à l’occasion de réunions de préparation du projet philo-sciences, un site qui permet de mettre en commun :
C’est Pearl Trees. Et c’est le choc.
J’ai donc utilisé Pearl Trees une petite semaine ou deux, depuis un navigateur ou l’application Android. Nous avons même collaboré, mes collègues et moi-même, sur des perles autour de philo-sciences.
Mais bof.
Flash, classement en arborescence (comme mes vieux signets), le côté « social » un peu exacerbé à mon goût, autant de raisons d’aller voir ailleurs.
Après quelques recherches et comparaisons, je suis parti sur Delicious. Son article Wikipedia raconte les différents changements de propriétaires, certains récents. La plateforme étant en cours de restructuration, on peut espérer encore d’autres fonctionnalités en plus de celles que je vais décrire ici.
En quelques mots : un peu de veille, mais beaucoup de curation.
Je stocke et trie mes liens favoris sur Delicious. Les liens publics de mon compte tournent autour des maths, de l’informatique et de la musique. Un des slogans du site était d’aider à « trouver, retrouver et montrer » du contenu.
Je ne me sers pas de la fonctionnalité de découverte (trouver), basée sur les liens que le reste de la communauté stocke. Je devrais. Il est en effet possible par exemple de parcourir les liens étiquetés fractals par la communauté Delicious. Pour cela, on peut utiliser le champs de recherche. Un des incovénients de cette recherche est la barrière de la langue. Sans parler des pluriels au sein d’une même langue. Faut-il chercher :
En revanche, je retrouve des liens intéressants grâce au système de tags (ou labels ou étiquettes). C’est pour moi ce qui fait toute la différence avec Pearl Trees : la puissance des tags. Oui, Delicious est moins impressionnant visuellement, mais il est très efficace, et néammoins assez agréable.
C’était souvent que je culpabilisais du choix du placement de mon lien dans mon arbre à perle. Un lien pouvait être intéressant à la fois pour ma veille technologique et néammoins personnelle, à la fois pour cultiver les élèves d’ISN dans un cadre strictement professionnel (voir la présentation d’ISN sur le site de l’ONISEP ou ma présentation). Sauf que le personnel et le professionnel sont bon gré mal gré séparé dans mon arbre. Maintenant, plus de problèmes de choix, je peux être assez spontané. C’est assez ludique d’être tuyauté sur ses propres étiquettes (complétion) ou sur les étiquettes utilisées par d’autres pour ce même lien. C’est le côté folksonomique du social bookmarking, très intéressant aussi dans le cadre de la musique.
Plus de scrupules non plus à stocker tout et n’importe quoi. Le système de tags saura m’aider à retrouver, ou à ignorer, ces liens accumulés. Bien sûr, il faut faire un peu de « jardinage » pour entretenir ses liens. Il faut trouver un équilibre entre beaucoup de tags très fins d’une part, et peu de tags génériques d’autre part. J’essaie de pencher vers la seconde tendance, en misant sur la pertinence de combinaisons évoluées de tags simples. La difficulté au départ, si on importe ses anciens favoris depuis une structure arborescente, c’est qu’il y a énormément de jardinage à faire. J’ai par exemple au moins cinq cents liens à trier, mais qui restent privés en attendant d’être correctement étiquetés.
De plus, et j’utilise Delicious pour montrer. Le verbe du slogan original étant en anglais, le mot « showcase » nous avons besoin du travail d’un traducteur (merci Google Translate). Showcase peut être :
J’ajouterais même « frime nombrilistique ».
Si je le traduit par montrer, c’est que le principe d’utilitation sur ce site est plus général qu’une simple vitrine. Il est pour l’instant double :
Grâce à l’interface de programmation de Delicious (ou API), je peux demander à votre navigateur de récupérer les liens que j’ai étiquetés d’une certaine façon. Exemple, en tapant ça dans ma page :
Voici des exemples d’applications Android libres :
<div id="delicious-1-20130920">Chargement de liens via Delicious…</div>
<script type="text/javascript">
delicious_embed('delicious-1-20130920', 'android,foss,liste');
</script>
<div id="delicious-2-20130920">Chargement de liens via Delicious…</div>
<script type="text/javascript">
delicious_embed('delicious-2-20130920', 'android,foss', 'liste');
</script>
Vous obtenez :
Voici des exemples d’applications Android libres :
Chargement de liens via Delicious…Chargement de liens via Delicious…
Le contenu de ces liste dépend du travail que j’ai effectué sur Delicious. Certaines listes de ce site se mettront en quelque sorte à jour automatiquement. Si ça vous intéresse, voici mon hack.
Il est possible de faire bien des choses encore.
J’ai commencé, sur cette nouvelle page de liens (une page de liens à l’ancienne, presque), une incorporation avec navigation par nuage de tags (voir l’article Wikipedia sur les nuage de tags). Si ça vous intéresse, j’ai piqué du code ici, et j’ai légèrement modifié ce script.
Mais la seule limite est comme d’habitude notre imagination. J’ai eu vent d’une idée par exemple : étiqueter des liens avec une date, par exemple 2013-10-18, puis, à l’aide d’un système adéquat, publier du contenu à cette même date, en différé. Très pratique pour programmer des publications quotidiennes !
Edit : Des utilisations triviales comme : liste des courses,
liste des choses à faire… sont bien sûr possibles. On peut aussi préfixer les
tags par for:
ou via:
pour viser particulièrement certains utilisateurs
(convention officieuse).
Une autre idée que j’aime beaucoup, mais qui n’est pas implantée dans
Delicious, est celle de Faviki. Il s’agit ici
de resserrer les liens de la folksonomie
autour de Wikipedia. Les tags ne sont plus des mots, mais des pages précises de
Wikipedia. Ainsi, alors qu’un tag comme « windows » pouvait être
ambigu (« menuiserie » ou « système d’exploitation »), une
page comme http://en.wikipedia.org/wiki/Window ne l’est plus du tout. De
même pour http://en.wikipedia.org/wiki/Apple.
Qui sait, la nouvelle équipe Delicious pourrait être ouverte à ce genre de
suggestion…
Alors et vous ? Allez-vous vous y mettre ?